mardi 7 juillet 2009

Les voisins

Je ne sais pas si vous avez des voisins... sympas ou bien ... difficiles... mais chez moi, j'ai des voisins d'un type bien particulier. Que fait la police ??
Pour faire du bruit à 6 h du matin... Ils n'ont pas leur pareil! La musique à fond! Il faut que tout le monde en profite!
Et en plus ils volent! Les fruits du verger! On est obligé de faire la garde sinon il ne nous resterait plus rien!
Ils sont curieux, jusqu'à venir nous observer devant nos fenêtres! Ce sont les voisines les plus comères...
Par moments, on les voit qui nous épient derrière la haie et quand on approche...pffft! ils se sauvent.
Bref, vous avez compris... Mes voisins sont...
tout ce qu'il y a de plus adorables, j'ai comme voisins et meilleurs amis les merles et les grives.
Nous nous fréquentons beaucoup, évidemment, puisque nous vivons sur le même espace.
Nous avons appris à nous connaître et à nous respecter. Ainsi qu'à partager les ressources de ce petit paradis.
On a même été plus loin... Le jardin est conçu pour eux, avec des arbustes dont ils apprécient particulièrement les fruits. Bien sûr, c'est difficile de leur faire comprendre qu'on voudrait bien manger ces délicieuses cerises qu'ils convoitent tant... Alors, on essaie de partager, on leur laisse toutes celles du haut et eux nous abandonnent celles du bas!
Ils ne sont pas rancuniers, dans l'ensemble, ils nous pardonnent vite nos exigences...
Très souvent, nous travaillons de conserve, surtout avec les merlettes. Elles me rendent service en débarrassant le jardin de tous les insectes qu'elles trouvent dans les sillons, sous le paillage, et moi, je les laisse faire gentiment, en reculant un peu pour leur permettre de faire leur “marché”. Mais elles s'apprivoisent et ne se sauvent plus, allant jusqu'à venir chercher leur pitance jusque devant mes pieds.
Leur merveilleuses mélodies nous enchantent, bien sûr dès le lever du jour...Mais comment leur en vouloir? Ils nous bercent avec un tel registre de chants magnifiques!
Le soir, ce sont les grives qui font le récital... Un délice pour l'oreille!
A les observer, il m'est venu bien souvent cette réflexion :
Un merle remplit à la perfection son rôle de merle. Rien n'est superflu, il utilise ses fonctions dans toutes leurs plénitudes.
Et nous, pauvres humains que nous sommes... Si fiers de nos soi-disant facultés... Est-ce que nous remplissons parfaitement notre rôle d'hommes ?
J'en doute...
Vivre dans l'harmonie et la bonne entente avec les oiseaux et la nature m'a montré combien nous sommes loin d'être pleinement épanouis et rendus à notre réelle condition d'être humains.

mercredi 1 juillet 2009

Blue bird

Vais-je aimer l'été...? D'ordinaire, c'est une saison que je n'apprécie guère. Le soleil brûle les plantes et la terre, la chaleur les asphyxie. Depuis deux ans, la plantation est changée, le décor s'adapte en fonction des besoins en eau et puis, je suis sereine : un réservoir de 25m3 est rempli d'eau de pluie, uniquement destinée à mes "terre de bruyère".
Nous avons des zones différentes : la méditerranéenne en haut, où le tuyau d'arrosage ne passe jamais : sauges, cistes, agaves, stipas, euphorbes, olivier de bohème, etc
La petite forêt qui se débrouille toute seule depuis bien longtemps...!
Le sous-bois, près du bassin, sous l'ombre bienfaisante des bouleaux. Ici, la jardinière aide tous les jours à l'humidification... Rhododendrons, hortensias, piéris, azalées...
Le verger, plus sobre, et le potager qui nécessite des soins quotidiens.

Un jardin est comme une scène de spectacle, à chaque lever de rideau, un artiste entre en scène. Je les vois tous se préparer, comme les danseurs dans leur loge. Avec soin, sans hâte, pour ne pas aggraver le trac! Enfin, c'est le grand moment!
La variation actuelle est celle des hortensias. Un an qu'ils attendent cet instant magique de montrer leur talent! (talent qui durera tout l'été).
Ils sont les rois, majestueux, de toute beauté, étalant leurs magnifiques têtes rondes ou en bonnet de dentelle, bleues, roses ou blanches, c'est selon!
Et le soliste qui nous émerveille lui aussi, c'est le jasmin embaumant toute la maison de son parfum envoûtant.
Les tableaux successifs enchantent tous les spectateurs et les représentations varient au fil des mois.
Les dahlias attendent encore un peu dans les coulisses...

Je n'ai pas le sentiment d'avoir changé d'univers, la création est une et multiple et je suis toujours chorégraphe...

La vie n'est-elle pas belle?!

jeudi 21 mai 2009


Peut-on dire qu'un végétal aime celui qui l'entretient? Je ne sais...
Mais voilà... Un jour d'hiver 2002, j'ai sauvé trois rhododendrons d'une mort certaine. Restés seuls dans un jardin à l'abandon, ils étaient condamnés, alors, je n'avais pas le choix, je les ai emmenés ici, avec toutes les précautions nécessaires. Les conditions de vie que ce lieu leur offrait n'étaient pas faciles, cependant tous les efforts ont été faits pour apporter un environnement acceptable : la terre améliorée, l'emplacement soigneusement choisi.
Seulement ce fut l'été 2003, l'été de la canicule! Eprouvant, à la fois pour les végétaux, les animaux et pour les humains...
Nous avons pourtant, eux et moi, traversé vaille que vaille ces chaleurs pénibles,avec beaucoup de soins et d'attentions : arrosages suivis, vaporisations régulières, etc. Le résultat fut que malgré la transplantation, les rhododendrons ont réussi à passer cet été torride sans dommages.
Depuis, les conditions de vie se sont nettement améliorées, l'environnement de chacun de ces rhododendrons s'est transformé, d'autres congénères sont arrivés mais ces trois pionniers, rescapés des premières heures du jardin co-créatif, ont toujours fait preuve d'une résistance exemplaire face aux difficultés, d'une belle persévérance à fleurir envers et contre tout. Ils ont même, par leur forte présence, créé le décor qui les entourent : en effet, quand un végétal se révèle puissant, il demande et attire tout un environnement autour de lui. Je l'ai constaté bien des fois, avec d'autres végétaux.
Bien sûr, j'ai participé à leur sauvetage, à leur vie dans ce lieu, j'ai tout fait pour les aider, pour améliorer le sol qui les a accueillis mais je dirais... :
Faut-il qu'ils m'aiment, mes rhododendrons, pour offrir chaque année à mes yeux émerveillés, une si somptueuse floraison avec une si belle santé !



mardi 19 mai 2009


Il ne me semble pas que nous soyons des victimes de la vie, que nous menions une bataille perdue contre la nature. C'est à mon sens tout le contraire.

Nous avons l'immense privilège d'être conscients de notre présence au sein de la nature; nous faisons partie de la vie, nous sommes du vivant au coeur même de la vie. Notre existence n'est pas une bataille perdue mais c'est une formidable expérience que de vivre. Avec tous les risques que cela comporte, les aléas du quotidien, il n'en demeure pas moins que chaque jour est une chance.

L'homme est habité de beauté et d'amour, une puissance faite d'harmonie, une énergie douce et aimante qui lui vient de la Mère. Le jardin lui permet de retrouver un peu son origine.

Il m'arrive de penser que c'est le jardin qui m'aime. Bien sûr, le jardin, c'est de la terre : des cellules, de la matière. Mais le corps aussi est fait de matière. L'amour n'est pas dans la matière mais il est porté par elle ou la matière est dans l'amour.

Le jardin et son jardinier vivent ensemble dans cet amour, même si la terre ne pense pas. Elle ne pense pas et pourtant elle est vivante et incontestablement, il existe une interaction entre le jardin et le jardinier. Le résultat est visible.


dimanche 17 mai 2009


Mon âme est très souvent à genoux (intérieurement) devant les beautés qui l'environnent. Point besoin de grands gestes démonstratifs, il suffit d'entrer en contemplation dans son sanctuaire intérieur, là où l'Un nous rejoint, nous attend. Ma vie est un remerciement permanent, cela est venu tout simplement, sans que j'en sois directrice, instigatrice.

"Je". Il va bien falloir que j'utilise le "je" pour parler de cette extraordinaire expérience de vie qui se déroule ici et depuis des années. Quelque chose d'indéfinissable, qui n'est pas rationnel aux yeux des matérialistes. En fait, je ne suis qu'un vecteur des Forces de Vie, de LA Force.

Le jardinage n'est pas que cette activité bucolique, attribuée aux retraités ou aux professionnels de la culture horticole. C'est bien plus que cela...
Les Forces de la Vie s'expriment en tout lieu et dans tout le créé. Absolument tout, minéral comme végétal, animal et humain. C'est une formidable énergie qui se déploie dans tout l'univers. Nous sommes enfants des étoiles, enfants des origines de ce monde et nous en portons la Connaissance universelle. Simplement, elle est profondément enfouie dans notre mémoire collective et peut-être faut-il certaines conditions pour qu'elle parvienne à notre conscient... et encore d'autres conditions pour qu'elle serve à quelque chose.

Ce quelque chose étant, je le crois, le développement spirituel de notre monde.

Teilhard de Chardin avait cette pré-science, cette conscience de la Connaissance universelle. Et de cette formidable Cosmogénèse qu'elle pouvait engendrer sur cette planète (entre autre).

Notre destin d'être humain n'est certainement pas ce développement industriel que nous avons suivi depuis des décennies. C'est probablement une impasse et sans doute un non-sens. Plutôt un contresens. L'homme n'est pas fait pour l'environnement qu'il a créé. Le béton, l'acier, les produits chimiques, la bombe nucléaire et toutes ces inventions technologiques destinées à nous détruire!! Aussi bien les pesticides et autres cochonneries délétères de Mossanto et comparses que ces machines infernales d'acier et de caoutchouc que sont les voitures et autres moyens de transport. Sans parler de tous les gadgets qu'on nous a fourgué dans la tête et que nous croyons indispensables à notre "survie".

Nous sommes loin de notre véritable réalisation.

Et c'est là que le jardin intervient. Peut-être pas pour tout le monde, certains auront d'autres moyens de connaissance, de réalisation et de contemplation. Mais pour moi, en tout cas, ce fut le jardin le déclencheur de ma prise de conscience.

samedi 16 mai 2009


Le jardin n'appartient à personne, il est à la Terre. Il vit pour un temps en compagnie de son jardinier, le jardinier du moment, mais il a son existence propre qui est infiniment plus longue que celle de l'humain qui le cultive.

Néanmoins, il se donne à celui qui l'aime et prend soin de lui. Alors, il lui offre ses merveilles, ses plus belles qualités, ses défauts les plus intéressants et ensemble, ils vont vivre, son jardiner et lui, une belle histoire d'amour.

Le jardin dont je suis "l'ouvrière" est ainsi. Un jour, il y a cinquante ans, un homme s'est arrêté devant une vague parcelle de terrain agricole qui ne ressemblait en rien à un jardin. Mon beau-père est parti de peu de chose : une vaste surface herbeuse, c'est tout ou presque, puis il a créé une structure qui lui était propre, un parc de plantations maritimes parce que le terrain a ses exigences qui lui sont propres, lui aussi.

Un jardin est le reflet de l'âme de son jardinier, il évolue selon les décennies et avec celui qui le cultive. Cela se confirme de manière éclatante avec le terrain de la famille. A présent, une autre personne s'occupe de lui et tout est différent. Le caractère du jardin se féminise, s'adoucit, se colore. La Vie l'a décidé ainsi : les circonstances climatiques, les tempêtes...
Et puis, un jour, quelqu'un d'autre reprendra le flambeau et le jardin évoluera avec son nouveau jardinier, encore une fois. C'est la Vie!