Peut-on dire qu'un végétal aime celui qui l'entretient? Je ne sais...
Mais voilà... Un jour d'hiver 2002, j'ai sauvé trois rhododendrons d'une mort certaine. Restés seuls dans un jardin à l'abandon, ils étaient condamnés, alors, je n'avais pas le choix, je les ai emmenés ici, avec toutes les précautions nécessaires. Les conditions de vie que ce lieu leur offrait n'étaient pas faciles, cependant tous les efforts ont été faits pour apporter un environnement acceptable : la terre améliorée, l'emplacement soigneusement choisi.
Seulement ce fut l'été 2003, l'été de la canicule! Eprouvant, à la fois pour les végétaux, les animaux et pour les humains...
Nous avons pourtant, eux et moi, traversé vaille que vaille ces chaleurs pénibles,avec beaucoup de soins et d'attentions : arrosages suivis, vaporisations régulières, etc. Le résultat fut que malgré la transplantation, les rhododendrons ont réussi à passer cet été torride sans dommages.
Depuis, les conditions de vie se sont nettement améliorées, l'environnement de chacun de ces rhododendrons s'est transformé, d'autres congénères sont arrivés mais ces trois pionniers, rescapés des premières heures du jardin co-créatif, ont toujours fait preuve d'une résistance exemplaire face aux difficultés, d'une belle persévérance à fleurir envers et contre tout. Ils ont même, par leur forte présence, créé le décor qui les entourent : en effet, quand un végétal se révèle puissant, il demande et attire tout un environnement autour de lui. Je l'ai constaté bien des fois, avec d'autres végétaux.
Bien sûr, j'ai participé à leur sauvetage, à leur vie dans ce lieu, j'ai tout fait pour les aider, pour améliorer le sol qui les a accueillis mais je dirais... :
Faut-il qu'ils m'aiment, mes rhododendrons, pour offrir chaque année à mes yeux émerveillés, une si somptueuse floraison avec une si belle santé !